Quatre buts en trois matchs des éliminatoires du mondial 2026. Une efficacité chirurgicale qui rappelle, si besoin en était, que Cédric Bakambu n’est pas seulement un attaquant de métier, mais une figure tutélaire des Léopards. À 33 ans, l’avant-centre congolais porte encore et toujours l’étendard d’une sélection qu’il a choisie par cœur, au détriment d’une carrière internationale plus aisée avec la France. Son attachement à la RDC, terre de ses parents et désormais scène de ses exploits, est à l’image de ses célébrations : sincères, vibrantes et contagieuses
Depuis ses débuts en 2015 sous le maillot congolais, Bakambu n’a cessé d’imprimer sa marque. Son arrivée en sélection a coïncidé avec une période où les Léopards cherchaient un avant-centre de dimension internationale. Lui a apporté bien plus qu’un simple numéro 9 : la régularité, le sens du but, et cette faculté à répondre présent dans les matchs à enjeu. Ses 20 réalisations en sélection – et désormais une série impressionnante de quatre buts consécutifs – le rapprochent du sommet de la hiérarchie, où Dieumerci Mbokani trône encore avec ses 22 buts. Mais à ce rythme, la passation de témoin semble inéluctable.
Bakambu, c’est aussi une carrière bâtie avec une audace rare. Passé par Sochaux et Villarreal, il s’est imposé en Espagne comme l’un des attaquants les plus redoutés de Liga, avant de tenter l’aventure chinoise avec un transfert record au Beijing Guoan. S’il a parfois été critiqué pour ce choix, il n’a jamais perdu de vue l’essentiel : son rôle de leader chez les Léopards. En Turquie, à l’Olympiakos ou plus récemment à Galatasaray, comme en sélection, il garde ce flair intact qui fait de lui un chasseur des buts.
À deux longueurs de Mbokani, il n’est plus seulement question des chiffres. L’histoire qu’écrit Bakambu est celle d’un homme qui aura incarné, durant près d’une décennie, la persévérance et la fidélité. Le jour où il égalera – puis dépassera – le record de buts en sélection, ce ne sera pas seulement un exploit statistique. Ce sera également la consécration d’un parcours guidé par l’amour d’un maillot et le rêve d’un peuple : voir les Léopards rugir à nouveau sur la scène mondiale
Bakagoal n’est pas seulement en quête de buts. Il est aussi en quête d’héritage. Et il est déjà en train de l’écrire. Mais l’histoire de Bakambu avec la RDC n’a jamais été un long conte des fées. Il a connu les frustrations des éliminations précoces, les critiques des supporters exigeants, les doutes liés aux manques d’organisation ou aux tensions internes dans la sélection.
Plusieurs fois, il aurait pu céder au découragement, tourner le dos à l’équipe nationale comme d’autres avant lui. Pourtant, il a choisi de rester, de continuer à répondre présent à chaque convocation, de porter le poids des attentes d’un peuple qui rêve de Coupe du monde depuis des décennies. C’est dans l’adversité qu’il a prouvé son véritable attachement aux Léopards, se battant sur le terrain même quand la réussite fuyait, et refusant de trahir ce maillot qui, pour lui, représente plus qu’une carrière : une mission.