Surmonter les moments difficiles, rester patient en attendant le bout du tunnel, relever les défis les plus grands. Un processus bien suivi par Yannick Bolasie, souvent entre doutes et blessures, perte de temps de jeu et regain d’efficacité. Passé par tous les états, le TGV a retrouvé sa forme, pour, peut-être, retrouver la sélection.
Les cadres de la sélection de la dernière décennie sont loin d’être enterrés. Le dernier rassemblement marqué par une victoire et un nul face à la Mauritanie a prouvé qu’on pouvait encore compter sur l’expérience des vieux Léopards qu’on a voulus vite, alors trop vite, oublier. L’un de ceux qui n’ont pas fait leur retour renaît de ses cendres du côté de la Turquie, en homme providentiel d’un club qui monte en confiance grâce à ses prouesses : Yannick ‘Yala’ Bolasie.
Des performances, comme au bon vieux temps
L’ailier congolais n’est pas dans la forme de sa vie, certes. Mais cela ne fait aucun doute qu’il réalise l’une des plus belles saisons de sa carrière. Arrivé à Rizespor en août 2021, Yannick Bolasie ne faisait pas l’objet des attentes à la hauteur des statistiques qu’il présente à ce jour. Au départ remplaçant de luxe, le joueur de 33 ans a renversé la tendance et mis tout le monde d’accord.
Cette saison, l’ancien joueur de Sporting compte 10 buts et une passe décisive en 20 matchs de 1.Lig (D2 Turquie), un but et 2 passes décisives et 2 matchs de la coupe. Au total, c’est 11 buts et 3 passes décisives en 22 matchs toutes compétitions confondues. Fort pour un ailier, très fort pour un joueur de son âge.
Un Bolasie en si bonne forme, on n’en avait plus vu depuis quelques années. Au-delà des statistiques (buts et passes décisives), les performances du Congolais sont également orientées vers sa technique et sa prise d’initiatives sur le terrain, notamment sa percussion. D’où son surnom (TGV). Comme lors de son passage à Crystal Palace (2012-2016), Yannick Bolasie a retrouvé ses automatismes, pour le plaisir des yeux, mais surtout, pour la plus grande joie des supporters de Rizespor. Son magnifique but face à Manisa FK est une des preuves.
Un retour en sélection, pourquoi pas ?
Avec Sébastien Desabre, l’équipe nationale semble avoir pris un nouvel élan. Le prochain rassemblement, décisif au même titre que le dernier, sera aussi un moment de confirmation d’un décollage dans une nouvelle ère, après les résultats face à la Mauritanie. Le rendez-vous est pris pour le mois de juin contre le Gabon ; Bakambu, Kakuta et les cadres qui ont fait leur retour en mars devraient là.
Présent dans le groupe lors des barrages de la Coupe du Monde perdus face au Maroc, Yannick Bolasie n’aura joué que 23 minutes au match aller (1-1) à Kinshasa, la pelouse de Mohammed V à Casablanca (défaite 4-0)n’aura pas senti ses crampons. Cependant, l’homme aux 50 sélections n’a jamais exprimé une quelconque envie de se retirer après ce fiasco.
Aujourd’hui, sa qualité et sa forme retrouvées peuvent bien être des arguments assez solides pour le rappeler. Aussi, faut-il le dire, il apportera de la profondeur sur le banc en cas de non titularisation, toujours aussi capitale s’il faut rentrer en cours de jeu pour aider à débloquer les situations : il sait le faire !
Jusque là, cette saison, Yannick Bolasie n’a pas visité l’infirmerie. Épargnée des blessures, la star congolaise profite au maximum de son temps de jeu pour faire parler son talent. Si ceci lui valait finalement un appel de Desabre en juin, ce sera tout, sauf surprenant.