Le parcours des Léopards de la RDC à la dernière édition de la Coupe d’Afrique des Nations témoigne le niveau du sérieux qui a élu domicile dans la tanière congolaise, après avoir traversé une longue période de disette sur l’échiquier continental, notamment.
Bien qu’ils n’occupent toujours pas le top 10 africain malgré la 4e place à la CAN, les coéquipiers de Chancel Mbemba ont relancé le débat, se plaçant désormais comme de véritables outsiders, capables de faire tomber des favoris attitrés, à l’image de leur performance contre le Maroc et l’Égypte en Côte d’Ivoire.
Ce niveau de performance remonte à un peu loin, l’époque où la RDC de Florent Ibenge a raté de peu la qualification à la Coupe du monde Russie 2018. Ces années-là, les Léopards qui sortaient d’une élimination inattendue en quart de finale de la CAN 2017 contre le Ghana, étaient à 10 minutes de se qualifier à la Coupe du monde, malheureusement, la Tunisie a été bien plus forte, finalement.
C’est à partir de ce moment-là que le discours de Florent Ibenge ne passait plus, malgré la qualification à la CAN 2019 en Égypte, sans malheureusement gagner un seul match durant toute l’année 2018 et enchaîner avec un parcours laborieux dans cette édition remportée par l’Algérie.
Le retour au pays aura eu de conséquences sévères, puisque Ibenge sera limogé pour laisser sa place à Christian Nsembi Biembe, de triste mémoire. Ce successeur de Florent Ibenge ne parviendra pas à qualifier la RDC à la prochaine CAN au Cameroun et l’équipe nationale va encore replonger dans une crise profonde.
Il fallait attendre l’arrivée d’un entraîneur expérimenté, l’Argentin Héctor Raoul Cuper, pour espérer reprendre le contrôle des affaires. Sauf que ce dernier n’a pas été en mesure de trouver de mots justes pour installer son véto. Son groupe va sombrer aux portes du Mondial Qatar 2022, humilié par le Maroc à Casablanca (4-1), avant d’enchaîner par une double défaite aux prochains éliminatoires de la CAN 2023.
Viré, Cuper s’en va, laissant derrière lui une équipe congolaise dans le chaos, sans espoir d’espérer à une qualification à la CAN, dans un groupe dominé par le Gabon et la Mauritanie, secondés par le Soudan, tous vainqueurs d’au moins un match après deux journées des éliminatoires.
Certains cadres de la sélection congolaise se retirent en silence, la Fédération et le ministère des sports n’y croient plus, mais il faut quand-même répartir sur un nouveau projet rapidement. Le nouveau départ cible la qualification à la CAN 2025 et le Mondial 2026. Et le profil trouvé pour s’y faire s’appelle Sébastien Desabre.
Le technicien français de 46 ans arrive, impose ses méthodes de travail, prend le commandement et le contrôle de tout dans le moindre détail en commençant par discuter avec certains cadres, il exige des conditions de travail de haut niveau, il parle avec de nouveaux joueurs, il prépare son groupe en effectuant quelques stages bloqués, et au bout de quelques mois, la RDC remporte ses matchs des éliminatoires et se qualifie inespérément à la Coupe d’Afrique des Nations. Durant la phase finale de la CAN, l’équipe a travaillé dans les meilleures conditions possibles, derrière un professionalisme manifeste, en témoignent plusieurs joueurs qui espèrent que ce niveau de sérieux va continuer pour leur permettre de performer encore et encore dans les échéances à venir.
Tout semble donc indiquer que les Léopards ont finalement vu le bout du tunnel et peuvent faire encore franchir un pallier si toutes les conditions sont réunies autour de Sébastien Desabre, ainsi que son staff tant technique que médical.
