Le championnat tanzanien vient d’accueillir deux nouveaux joueurs congolais, chacun dans l’un des deux meilleurs clubs du pays : Simba et Young Africans. En prélude d’une nouvelle saison, Fabrice Ngoma et Maxi Mpia rejoignent une très grande colonie congolaise de la Ligi Kuu Bara.
Quitter la RDC ? Un vrai défi pour de nombreux joueurs du championnat local. Heureusement pour ceux qui y arrivent, malheureusement pour l’image du football congolais, vu les circonstances de certains départs. Aussi, faut-il le dire, depuis quelques années, l’Europe n’est plus la plus grande des priorités aux yeux des étoiles montantes de la Linafoot : la plupart trouve refuge sur le continent, le Tanzanie voisine en pôle position.
Si la nature a horreur du vide comme on dit, les footballeurs congolais ont horreur de leur championnat. Devrait-on le dire comme ça, ou bien, aller un peu plus loin, pour voir combien ils ont le mal du pays. Un peu dramatique, mais vrai !
Ce vendredi 14 Juillet, un énième transfert congolais a été officialisé en Tanzanie. Il s’agit de la signature d’un contrat de 2 ans de Maxi Mpia Nzengeli à Young Africans, le désormais ex-capitaine de l’AS Maniema Union de Kindu. Tenez, Mpia a été élu meilleur joueur de la Linafoot en 2021, avant de disparaître des radars (tout comme le championnat national), puis refaire surface comme nouveau coéquipier de Fiston Kalala Mayele.
Dans le vestiaire des Yanga, Mpia sera plus entouré des congolais que des tanzaniens. Il y retrouve Mayele, Lomalisa, Shabani, Bangala et Muloko. En plus des coéquipiers, l’ancien de Maniema aura également des adversaires congolais. Il s’agit entre autres d’Inonga et Baleke, qui jouent pour l’éternel rival Simba, ou encore Ngoma, qui vient de débarquer chez les Rouge et Blanc en provenance d’Al Hilal du Soudan.
Panne de régularité au Congo, l’inverse en Tanzanie
N’est-ce pas une des causes du dégoût du championnat congolais ? Plus que les amoureux du football, les joueurs en sont victimes : en République démocratique du Congo, tout va trop vite, mais tout n’a pas de fin. Ces deux dernières saisons, la Linafoot n’a pas été en mesure de finir son championnat, pour diverses raisons. Ce manque de régularité aura coûté très cher aux clubs engagés aux interclubs de la CAF, la suite appartient à l’histoire. Assez logique, le football congolais était dans tous ses (mauvais) états.
En contraste avec la Linafoot, le championnat tanzanien, loin d’être le top niveau certes, est sans doute l’un des championnats les mieux organisés du continent. Il suffit de donner le coup d’envoi d’une saison pour que rien ne soit hypothétique, tout passe comme sur des roulettes. Un exemple à suivre, non ?
Pépinières de plusieurs talents, les clubs congolais sont les plus grands perdants dans l’histoire. Dommage ! Cette situation profite grandement aux clubs tanzaniens, qui se tapent du coup une réputation dans le contient, avec des belles performances à la clé. C’est à l’image du parcours de Young Africans en Coupe de la Confédération la saison passée, où l’insaisissable international congolais Fiston Kalala Mayele et les siens ont fini vices-champions (ça aurait pu être Mazembe ou Vita Club.. J’ai le seum). En d’autres termes, la Tanzanie profite de la mauvaise organisation congolaise.
La Tanzanie comme pont ?
Cela ne fait aucun doute que tout footballeur travaille dur pour atteindre le haut niveau. Le vieux continent est une obsession, mais très souvent, tout n’est pas toujours réuni pour réussir une carrière à la Mbemba. Encore faut-il le souligner, les anciens Léopards et ceux qui sont actuellement en Europe ayant débuté au bled, sont de la veille bonne époque : championnat régulier, bien médiatisé.
Aujourd’hui, les signaux ne sont pas au vert pour que les recruteurs tournent leur regard vers la Linafoot. Ce serait pour contempler le vide ? De plus en plus attrayant, le championnat tanzanien semble devenu une vraie option pour avoir une chance de rallier un autre continent. En tout cas, pour les joueurs qui n’y vont pas pour rester. Si non, les académies de football ont encore des petites chances d’attraper des contrats européens pour leurs pépites. La Katumbi Football Academy (KFA) en est un bel exemple.
En Europe, les joueurs au soir de leurs carrières attendent les offres financièrement alléchantes de l’Arabie Saoudite. En Tanzanie, les jeunes footballeurs luttent pour rallier l’Europe. Au Congo, on ne peut plus se passer des offres tanzaniens, et ce, visiblement, peu importe les contrats proposés. La Tanzanie, un refuge, un eldorado.