La 8e édition du Championnat d’Afrique des nations ( CHAN) a bel et bien démarré depuis le 02 juillet dernier. D’abord à Dar es Salam, avant d’enchaîner à Nairobi où les Léopards ont érigé leur quartier général dans le groupe A. La sélection congolaise a débuté la compétition par une défaite surprise (1-0) contre le Kenya, considéré comme l’adversaire le plus faible du groupe.
Sauf que, bien au-delà de cette défaite, des inquiétudes sont évidentes autour du véritable niveau de la RDC, considérée comme l’un des grands favoris pour le titre, après deux éditions remportées en 2009 et en 2016. Les footballeurs locaux ont honoré le pays par le passé, des souvenirs gravés dans la mémoire de près de 100 millions d’habitants, dont le dernier sacre continental remonte en 1974.
L’apogée éclair…et le déclin !


Grâce à la domination sur la scène africaine du Tout-Puissant Mazembe vers la fin des années 2008 début 2010, les Léopards ont gagné la première édition du championnat d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire en 2009 avec une ossature constituée en grande partie des corbeaux à l’époque. En 2016, c’est Vita Club, à son prime, qui a offert son effectif pour le deuxième sacre.
Depuis, le football congolais n’a plus gardé le même cap sur le plan local. De nombreux facteurs sont à prendre en compte. La Fédération congolaise de football Association, a plusieurs fois péché dans l’organisation du championnat local pour diverses raisons depuis 2017. Conséquence, l’équipe locale dégringole côté performance puisqu’en 2018 déjà elle ne réussit pas à se qualifier à l’édition tenue au Maroc.


L’édition suivante de 2020 disputée en 2021 au Cameroun dans un contexte de Covid – 19, les Léopards locaux qui représentent le football local se sont arrêtés en quart-de-finale, éliminés par le Cameroun, pays hôte de la compétition. C’est d’ailleurs dans cette rencontre là que la RDC a inscrit son dernier but dans cette compétition car, deux ans plus tard en Algérie, les congolais vont réaliser leur pire participation.
Éliminés dès la phase des groupes sans jamais marquer un but, les hommes du sélectionneur Otis Ngoma, ont fait deux matchs nuls sans but contre l’Ouganda (0-0) et la Côte d’Ivoire (0-0), avant de s’incliner lourdement contre le Sénégal (3-0) et quitter la compétition. Cette participation a été marquée par une gestion tumultueuse à la FECOFA, après que Constant Omari a été sanctionné par la FIFA. La Fédération était dirigée par un intérimaire.
Prémices erronées, conclusions biaisées !
Cependant, l’organisation interne du football congolais est restée calamiteuse. Conséquence, la FIFA a décidé, depuis 2023, de placer la Fédération sous normalisation, en vue notamment d’entamer un processus électoral sain à tous les niveaux. Seulement que, deux années après, le processus n’a toujours pas abouti sous le regard observateur et inquiet de la même FIFA.


Selon plusieurs analystes, spécialistes du football congolais, aussi longtemps que la Fédération n’aura pas encore élu ses dirigeants au niveau du Comité exécutif, il sera difficile d’organiser le football. Faisant ainsi référence du niveau des athlètes locaux qui laisse à désirer, malgré le talent, l’encadrement reste un véritable problème. Des éléments basiques comme des fondamentaux de la formation manquent cruellement à certains athlètes. Les individualités tentent de faire la différence, mais ce n’est pas suffisant.
Certains formateurs ne sont plus à jour, l’arbitrage n’est pas recyclé, le football féminin peine à s’organiser, le football des jeunes est négligé. Des parents préfèrent tourner leurs regards vers les académies privées pour y inscrire leurs enfants mais encore là, il se pose un problème de régulation. L’avenir des équipes nationales toutes catégories confondues se repose sur l’improvisation.
Une lueur d’espoir peut-être ?
La Fédération internationale de football Association (FIFA) venait encore de nommer d’autres acteurs à la tête du Comité de normalisation après deux ans sans atteindre l’objectif d’organiser de simples élections. La nouvelle équipe conduite par Madame Belinda Luntadila a pour mission de terminer le processus au niveau des ligues nationales et au bureau exécutif d’ici le mois de décembre, mais encore là tout semble incertain.
À en croire un communiqué de la FECOFA publié le week-end dernier, la Fédération ne dispose pas des moyens financiers pour avancer dans son processus car, selon ledit communiqué, ses comptes bancaires seraient gelés suite au procès judiciaire leur collé par la marque irlandaise, O’Neills, qui réclamerait un paiement d’indemnités de plus de 3 millions d’euros des dettes.