Un homme, Jean-Florent Ibenge, celui qui est entré dans l’histoire du football congolais en général et de Vita Club en particulier, cet entraîneur jadis méconnu du public sportif congolais, a écrit une incroyable histoire en RDC, et continue de le faire en Afrique.
Fondé en 1935 sous le nom de « Renaissance », le club changera de nomination en 1939 et s’appellera « Diables Rouges » avant d’être à nouveau changé en Victoria Club (1942) puis enfin en Vita Club de 1971 jusqu’à ce jour.
Ce club populaire de la capitale congolaise va remporter sa première Ligue des Champions de la CAF en 1973, avant de perdre une autre finale de la même compétition en 1981 face à JE Tizi Ouzou d’Algérie. Et depuis, le détenteur de 15 titres du championnat national, 8
9 coupes du Congo et une Super-coupe, n’avait plus rayonné sur la scène continentale depuis belle lurette.
De nombreux présidents se sont succédés tour à tour, en y apportant qu’une petite saveur dans les derbys de Kinshasa face à DCMP son éternel rival, mais aucun d’entre eux n’a pu élever les ambitions du club à hauteur continentale, malgré quelquefois des préparations XXL au Brésil au début des années 2000.
Vers la fin de l’année 2007, un général des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Gabriel Amisi Kumba, vient reprendre en main cette formation au sein de laquelle il va y instaurer une discipline militaire afin que tout le monde s’aligne et accompagne les Dauphins noirs de Kinshasa.
Peu après, la mayonnaise semblait prendre, puisqu’en 2009, avec l’entraîneur irlandais Chris O’loughlin aux commandes, le club va réussir à accéder à la phase des groupes de la Coupe de Confédération de la CAF. Un exploit qui n’était plus arrivé depuis bien longtemps. Mais Vita sera éliminé en terminant 3e dans un groupe où toutes les équipes finiront avec 9 points. Et le destin se jouera à la différence de buts (Sétif 1er, ENPPI 2e, Santos 4e).
Depuis lors, l’Association Sportive Vita Club de Tango 4 (Général Amisi ndlr) va continuer à rebâtir quelque chose année après année jusqu’à ce qu’arrive un certain Florent Ibenge en 2013, tout droit débarqué de Chine où il était l’adjoint de Nicolas Anelka. Personne ne le connait donc les doutes s’installent un peu, les jugements hâtifs et les critiques s’invitent.
Mais il a fallu attendre une année pour que l’homme se fasse connaître sur le continent africain en conduisant directement le club de Kinshasa en finale de la plus prestigieuse des compétition des clubs en Afrique, la Ligue des Champions de la CAF, éliminant sur son passage les cadors comme Zamalek, Sfaxien, etc.
Malheureusement, ce V. Club version Ibenge va perdre la finale contre l’Entente Sétif de l’Algérie et ce en ne concédant aucune défaite (2-2 à Kinshasa, 1-1 en Algérie). Une épopée qui restera gravée dans les mémoires des Moscovites (supporters de V. club ndlr), car la même année l’attaquant du club Firmin Mubele (19 ans à l’époque) va finir meilleur buteur de la compétition (6 buts) et sera plébiscité meilleur joueur africain évoluant sur le continent. Une sacrée performance pour un congolais depuis Trésor Mputu en 2009.
Durant la même période, bien que les résultats en coupe inter-clubs ne vont pas se répéter, V. club va gagner en 2015 le championnat national (nouvelle version) après une longue série dominée par Mazembe. Cependant, les deux années qui suivront (2016, 2017), le club de Kinshasa va se disputer le titre du championnat de la RDC avec Mazembe dans une rivalité extrêmement forte.

Comme cela ne suffisait pas, le duo Ibenge et le général Amisi va encore sortir le grand jeu pour conquérir un nouveau titre continental. Cette fois-là, c’est la Coupe de la Confédération de la CAF qui sera dans la ligne de mire. Avec un attaquant en feu, Jean-Marc Makusu Mundele, V. club ira encore jusqu’au bout, mais va encore perdre la finale (2018) contre le Raja Casablanca (Maroc).

Défaite lourde à l’extérieur (3-0), malgré le succès (3-1) à Kinshasa devant son public un samedi soir pluvieux dans la capitale congolaise, arrosant ainsi le Stade des Martyrs de la Pentecôte. Cette défaite sera tout de même à moitié digérée grâce à l’acquisition d’un autre titre de champion de Vodacom Ligue 1 la même année, pour ainsi étoffer le palmarès et du club et de son entraîneur, Florent Ibenge.
En 2019, ce sera la fin de l’ère Amisi Kumba, le puissant général qui aura marqué son histoire, entachée malheureusement par des défaites dans 2 finales d’interclubs de la CAF jouées en 4 ans.
Bestine Kazadi, la fille d’un des fondateurs du Club, le feu « Papa Kadazi », viendra succéder au Président-Général, avec pour objectif de démarrer un nouveau cycle, visant plus haut que son prédécesseur qui avait passé plus de 10 années sur le trône de Vita Club.
Sauf qu’il faudra du temps à cette équipe pour se reconstruire. Depuis l’arrivée de Madame Kazadi, juriste de formation, l’équipe de Kinshasa ne voit pas le bout du tunnel. Elle va d’abord passer une saison très compliquée. Vita sera éliminé en phase de groupes de la Ligue des Champions 2020-2021. Florent Ibenge va ainsi décider de rendre son tablier. Fin juillet 2021, le divorce est consumé. Après son départ, Vita sera sorti dès la phase préliminaire par Marumo Galants lors de la saison 2021-2022 en Coupe de la Confédération.
De son côté, Florent Ibenge part tenter une autre expérience sur le continent, au Maroc avec la Renaissance de Berkane. Dans son nouveau club, il va briser la malédiction et enfin remporter son premier titre continental, la Coupe de la Confédération de la CAF (on y verrai presque le même parcours que Thomas Tuchel au PSG puis à Chelsea).
Après l’apogée vient le déclin dit-on, V. Club cherche toujours à retrouver sa place d’il y a quelques années. Cette saison, le club a réussi à accéder à la phase des groupes difficilement, en battant dans les derniers instants Gaborone United du Botswana (3-1) à Kinshasa après une défaite (1-0) au match aller. Puis se hisser en 8e, à l’issue de la séance de tirs au but face à Rail Club Kadiogo du Burkina Faso (0-0 aller et retour) au prix même de la vie d’un des supporters qui a succombé d’une crise cardiaque à la suite de plusieurs ratés de son équipe favorite.

Toutefois, l’histoire de ce club mythique de la RDC continue à s’écrire contre vents et marées !
One thought on “Vita Club : De l’exploit des années 2014-2018 à la période de vaches maigres”
Les commentaires sont fermés.