Un mois, c’est le temps qui nous sépare du coup d’envoi de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Forcément, une période pendant laquelle le sélectionneur des Léopards, Sébastien Desabre, règlerait les derniers détails en vue de sa liste pour la compétition. On en a pris l’habitude avec quelques figures, mais d’éventuelles surprises ne sont pas à écarter. Ce serait un groupe avec quelques locaux, cette fois ?
En une année seulement à la tête de la sélection nationale, le technicien français a tout chamboulé. Une équipe au bord du gouffre a retrouvé, mine de rien, des ressources pour faire des résultats et atteindre des objectifs. Chose faite ! A chaque fois, Desabre a composé sans les locaux, ou presque. Le dernier rempart des joueurs évoluant au pays reste Baggio Siadi, le portier du TP Mazembe qui a, par la suite, perdu sa place de titulaire, la faute à un Lionel Mpasi qui ne cesse de montrer en puissance. Si les locaux voient flou en sélection A depuis des longs mois, il faut dire qu’il ne sont pas non plus un plan B pour l’ancien entraîneur de Chamois Niortais. En effet, à la place, le coach de 47 ans préfère creuser un peu plus du côté des binationaux, ce qui lui réussit assez bien : un tas de nouveaux visages est arrivé en sélection au fil des trêves internationales, dont Charles Pickel, Dimitri Bertaud, Simon Banza, Bayeye… pour ne citer que ceux-là.
Pour la CAN, rien ne devrait changer !
Après avoir manqué l’édition camerounaise, la République démocratique du Congo fera son grand retour à la phase finale d’une CAN, en janvier 2024. Pour aller en Côte d’Ivoire, les Léopards ont réalisé une incroyable remontée lors des éliminatoires, après avoir perdu les deux premières journées. Derniers de leur groupe à l’époque, ils ont, en même temps, fait face à certaines situations extra sportives qui auront éloigné quelques cadres. Avec ces « absents », il y avait assez de la place pour de probables « premières sélections », en majorité, des joueurs évoluants dans les clubs congolais. Malheureusement pour ces locaux, la troisième journée des éliminatoires de la CAN est arrivée lorsque Sébastien Desabre avait déjà réussi à convaincre ces cadres en retrait, et même, des binationaux.
Avec tous ces talents que regorge l’ossature actuelle, de nombreux observateurs estiment que le sélectionneur se retrouve dans une sorte d’embarra de choix, étant obligé de faire respecter le nombre de joueurs réacquis pour chaque liste. Ce qui laisse penser que pour la CAN, bien que la CAF autorise les équipes qualifiées d’augmenter à 27 le nombre de joueurs sélectionnés, les locaux n’ont « aucune chance » de figurer sur la liste.
Le championnat national, un frein pour les locaux ?
En RDC, les talents naissent comme des champignons. Certes, les « grands » clubs n’ont pas de centre de formation de qualité, à l’exception du TP Mazembe, mais cela n’empêche que les petites se relèvent saison après saison. Cependant, depuis des longs mois, il est devenu difficile, ou même impossible, de retrouver ces joueurs locaux sur les listes de la sélection A. « Comment on en est arrivé là ? », plus d’un se pose cette question, mais la response est toujours aussi loin. Entre-temps, les réalités du football local donnent des indices.
Le championnat national de la Ligue nationale de Football (LINAFOOT) serait assimilé à la tentative de réponse. La mauvaise organisation ne permet pas son bon déroulement depuis des années, encore plus les plus récentes. La Ligue 1 débute chaque saison sans la certitude de connaître une fin normale. Cette situation ne permet pas aux meilleurs de tous les joueurs locaux d’exprimer leurs talents, nombreux se précipitent à quitter le pays pour trouver du « temps de jeu » ailleurs, notamment en Tanzanie, où la Ligi Kuu est devenue l’un des championnats avec le plus des congolais. Les résultats catastrophiques au dernier CHAN en sont une preuve.
Cette année, les choses évoluent plutôt bien, visiblement. Mais rien de rassurant, tout le monde semble sur ses gardes, après une saison dernière qui s’est arrêtée à la phase allée.
Des « Léopards » qui évoluent dans des grands clubs comme Mazembe, Vita Club, Lupopo, DCMP… ont perdu tout espoir de retrouver la sélection, encore moins la CAN. Ont-ils, néanmoins, le droit d’espérer ? Les prochaines semaines nous en diront plus.