L’avenir de Florent Ibenge serait scellé. Le technicien congolais devra se tourner vers une nouvelle aventure, après avoir marqué de son empreinte la saison 2021-22 au Maroc. Retour sur un parcours difficile mais réussi !
Cette année, et peut-être depuis celle écoulée, le football congolais est dans tous ses états. À l’heure de nombreuses tentatives de redonner un souffle nouveau à ce dernier, quelques noms qui y sont liés se distinguent tant bien que mal, loin du pays : si nos regards sont souvent tournés vers les performances de nos Léopards en Europe, le temps d’oublier un tout petit peu la galère du sport roi au Congo, au-delà des joueurs, un entraîneur a marqué les esprits : Jean Florent Ibenge Ikwange.
Le 5 juillet 2021, l’entraîneur de 60 ans prend les commandes de la Renaissance sportive de Berkane, en provenance de l’AS Vita Club. Le club marocain compte sur lui pour redorer son image aux interclubs de la CAF et revenir au-devant de la scène au niveau national. Ibenge débute sous le feu des exigences et n’est pas à l’abri de critiques après chaque contre-performance. Déjà sur la sellette au bout de quelques mois, du moins selon les rumeurs des médias locaux en intermittence, le technicien congolais a visiblement choisi ce qui semblait être le moment le plus difficile de son passage à Berkane (coïncidence de calendriers des matchs y compris) pour réaliser le coup du maître : alors que des annonces d’un éventuel départ (limogeage) se multiplient, l’ancien sélectionneur des Léopards porte ses poulains jusqu’à la victoire finale en Coupe de la CAF, éliminant au passage le TP Mazembe, un des favoris de la compétition.

Ce succès n’arrêtent pourtant pas certaines critiques à son égard. Du côté de la Botola Pro (championnat), les Oranges n’auront pas atteint le podium : ils se contenteront d’une sixième place, et cela n’arrange pas du tout d’exigeants supporters marocains. Dans son coin, Ibenge se focalise sur son prochain objectif, cependant. Pour le technicien congolais, l’essentiel est ailleurs, visiblement. Le 29 juillet, le Wydad Atletic Coub de Casablanca, fraîchement vainqueur de la Ligue des Champions de la CAF, se présente devant Berkane en finale de la Coupe du Trône. Si les poulains d’Ibenge ne partent pas favoris sur papier dans cette affiche de prestige, le Coach Androïde est, lui, plus serein que jamais. Après avoir résisté au grand WAC jusque dans les prolongations (0-0), les Bniznassen vont refaire le coup de la finale de la Coup de la CAF, en faisant preuve de sans froid dans une séance de tirs au but bien maîtrisée (3-2).
Petite revanche dans l’aire ?
On ne le voit peut-être pas, mais Florent Ibenge a dû régler des comptes. N’en déplaise aux supporters marocains de Berkane, leur coach congolais a fermé plus d’une bouche. En effet, le défi lancé à l’ancien de Vita Club de ramener des trophées, notamment une coupe continentale, a été relevé par ce dernier, et ce, malgré une saison très mouvementée. Sixième au classement du championnat, certes, mais Berkane ne dira pas que sa saison n’est pas réussie. Loin de là.
De l’autre côté, le goût revanchard du succès de Ya Flo serait également tourné vers son pays, la RDC. En plus des critiques liées aux contre-performances de l’AS Vita Club aux interclubs de la CAF, surtout avec une finale perdu face au Raja, Florent Ibenge a également dû faire face aux critiques pour son récent bilan en équipe nationale. Comme si cela ne suffisait, ces critiques ont souvent été tellement fortes qu’elles étaient accompagnées des insultes. Un départ a forcément fait du bien à l’entraîneur le plus célèbre du pays.
Un nouveau challenge en vue
La Renaissance sportive de Berkane va disputer la Super Coupe de la CAF ce vendredi 5 août… face à Wydad. Dans ce match où le WAC voudra prendre sa revanche et faire respecter la logique en confirmant sa suprématie, Florent Ibenge sera peut-être déjà à des milliers de kilomètres de Maroc. Bien sûr, le coach sera toujours en Afrique et va pouvoir retrouver la Ligue des Champions de la CAF qu’il connaît assez bien, puisque c’est Al Hilal Omdurman, qui va s’attacher de ses services.
Le club soudanais a même déjà annoncé l’arrivée de Florent Ibenge via sa page Facebook, le week-end dernier. Si les deux parties parviennent à un accord, Ibenge va connaître son troisième club africain en tant qu’entraîneur principal, après Vita Club et Berkane, lui qui est également passé, faut-il le signaler, par le championnat chinois.
Très loin d’une retour au Congo, Florent Ibenge continue d’écrire de belle plume, son histoire de Manager. L’éclosion était peut-être déjà là, mais ses prouesses laissent croire qu’il ferait encore mieux. Léopards, Vita, Berkane et maintenant Al Hilal, Ya Flo poursuit un voyage couronné de succès sous les difficultés, un voyage qui est tout sauf anodin.