Depuis quelques années déjà, la métamorphose du stade des Martyrs connaît un grand écart entre les dires et les faits. Pourtant, plus d’une fois, les autorités sportives ont, à tours de rôle, lancé des travaux de réhabilitation, pour des résultats qui ne donnent pas grand chose en terme de changement. Qu’est-ce qui bloque ?
En vue de se conformer aux exigences de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), le ministre des Sports et Loisirs Serge Nkonde a lancé, ce vendredi 16 juillet, les travaux de réfection du stade des Martyrs. Loin d’être surpris, je suis perplexe devant cette nouvelle, annonçant la énièmes réhabilitation de Kamanyola. Ce, bien que pour cette fois, les signaux soient au vert pour une grande réalisation. Il y’a des indices, et pas qu’un peu : la pelouse synthétique qui a duré plus de 10 ans devrait être remplacée ; les lumières devraient passer à une puissance plus haute ; plus de 20.000 sièges seront placés en première phase jusqu’à atteindre les 80.000 places que contiennent les tribunes de cette arène. Grand est-il, ce projet.
Des réhabilitations sans suite !
La rénovation du plus grand stade du pays semble être un casse-tête pour le gouvernement. On passe du début des travaux à leur fin non convenante passant par leur suspension pour des raisons qui ne tiennent pas. A chaque fois, ce sont des causes floues qui produisent des mêmes effets, dont les conséquences sont subies généralement par les athlètes (cfr la pelouse synthétique qui ne permet pas une bonne circulation du ballon).

Pas plus loin qu’en mars 2020, pour ne pas revenir sur les réhabilitations ratées de ces dernières années, des travaux étaient entamés pour que l’antre aux dimensions olympiques puissent enfin revêtir de sa plus belle robe. Une robe qui, malheureusement, n’aura été qu’une illusion. Un mois plus tard, le 23 avril 2020 plus précisément, Amos Mbayo Kitenge, alors ministre des Sports, effectuait une visite d’inspection du stade pour, encore une fois, aucun résultat. Cela, alors qu’il déclarait après sa descente sur terrain : « Au départ, on attendait que les matches de la LINAFOOT puissent terminer. Maintenant, ils ont profité de cette trêve pour commencer les travaux… » Quelques semaines plus tard ces travaux étaient suspendus, pas étonnant. Visiblement, ils n’ont pas profité de la fameuse trêve.
La menace de fermeture du stade par la Confédération Africaine de Football (CAF) en septembre 2020 est venue réveiller les autorités sportives, mais aussi, faut-il le dire, leur rappeler que les réhabilitations passées n’étaient que fantômes. En effet, le 4 septembre de l’an passé, cette question était débattue au cours du conseil des ministres et, à l’issue de ce dernier, le dossier était réactivé. La question que l’on se pose, enfin, la question que je me pose, est celle de savoir s’il aura fallu attendre que la CAF mette Kamanyola dans sa liste noire pour faire semblant de mettre des… peintures. Triste réalité, à la limite, pathétique ! Voyant le stade des Martyrs à ce jour, l’on peut vite comprendre sans forcer, que les promesses n’ont pas toujours franchi la ligne de la réalisation.

Des craintes continuent de planer
Le go des travaux donné par le ministre des Sports ce vendredi est annoncé comme une « bonne nouvelle ». Une expression qui a toute sa raison d’être vu l’état piteux du stade, mais qu’on semble cependant prendre avec des pincettes, là aussi, sans doute, avec raison.
Une autre facette du dossier donne lieu à une course contre la montre : cette fois, les travaux sont annoncés pour un délai de 15 jours, seulement. En deux semaines, il faudra remplacer la pelouse, renforcer les lumières et placer 80.000 sièges, sans parler des vestiaires, toilettes et autres pièces de l’enceinte.
Par ailleurs, une société chinoise agréée par la FIFA, qui s’occupe actuellement de la réhabilitation du stade Santiago Bernabeu (Madrid, Espagne) après avoir assurés les travaux de San Siro (Milan, Italie) s’occupera de l’aire jeu. Une lueur d’espoir ? Wait and see.
En dépit des autres réhabilitations inachevées, nous espérons que cette fois, les travaux répondent aux attentes dans les faits et surtout dans le délai, car, le 1er septembre prochain, sera donné le coup d’envoi des éliminatoires du Mondial et nos Léopards y sont concernés. Cette fois, c’est peut-être la bonne.